R.I.P.
Pour toutes les "Croix de Bois" qui se dressent sur les terres de notre belle France
Après.
C'est une aube tranquille qui s'avance à pas lents
Et qui vient caressante de ses ors encore pâles,
Eclairer ces mornes plaines, ces vallons endeuillés
Où résonnent encore le glas de canons assassins.
A cette terre meurtrie, jadis fertile terrain
Elle apporte au matin encore faible et vacillante
Comme une sève nourricière une douce rosée
Qui doucement se mêle au sang de ce sol blessé.
Et sur ces corps figés aux regards vides et froids
Elle dépose silencieuse le bel hommage funèbre
Comme un pudique linceul une brume légère
Qui vient embrasser chacune de ces plaies béantes.
C'est une aube sereine alors qui s'incline humblement
Et part cédant place au jour qui de mille feux viendra
Honorer ces plaines de semailles grossies, ces vallons reverdis,
Où chanteront à nouveaux paisibles les échos du bonheur
(S. Sicart, Paris, juin 1993)
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