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Les aventures de Corentin le petit bambin et de Séraphin son apprenti ange gardien
14 octobre 2009

2.- Séraphin et la casserole d’eau bouillante


 

Si c'est votre première visite, avez vous pensé à lire à vos enfants le Prologue ?


Corentin en a assez de marcher à quatre pattes. Il doit toujours lever la tête très haut pour regarder Maman quand elle lui parle. Ce n’est pas agréable du tout pour le petit bonhomme.

Un matin, par hasard, en s’agrippant à un fauteuil, il a découvert qu’il pouvait tirer sur ses jambes et adopter ainsi un nouveau point de vue sur le monde. Et le monde de Corentin, c’est Maman. Le bambin est heureux. Grâce à ses efforts, il peut maintenant poser sa petite tête sur les genoux de Maman quand elle est assise. Le poupon aime bien ces moments pendant lesquels elle caresse ses cheveux tous bouclés en lui lisant une petite histoire.

 

Séraphin, l’ange gardien de Corentin, profite de ses instants de calme pour relâcher un peu son attention. « Après-tout, se dit-il, quel meilleur gardien pour un bébé que sa maman ? » Et, comme il est vraiment très léger, plus léger que la plus légère des plumes, ainsi que le sont tous les anges, il peut se poser sur la poignée de la fenêtre du salon et laisser son esprit vagabonder. Il regarde le ciel en pensant au monde merveilleux dont il vient et son cœur déborde d’amour pour son Créateur.

Corentin traverse le salon d’un pas mal assuré. Il avance un petit pied, hésite un instant, puis avance l’autre. Il se concentre sur chaque mouvement et écarte les bras pour trouver son équilibre. Maman s’est accroupie à quelques mètres de son petit bambin qui approche tout vacillant ; elle le regarde avec tendresse et lui ouvre tous grands les bras. Corentin s’y jette dans un grand éclat de rire.

 

 

Le téléphone sonne et Maman laisse son bébé assis au milieu du tapis avec ses cubes : « Ne bouge pas mon ange, je reviens dans une minute. » Les minutes passent et Maman ne revient pas. Corentin veut savoir où elle est partie. Il entend sa voix. Elle n’est pas loin, là-bas au bout du couloir. Le bambin traverse à quatre pattes le salon, se cramponne au chambranle de la porte et se redresse fièrement. Ca y est, il la voit. Mais Maman lui tourne le dos.

 

Séraphin a quitté la poignée de la fenêtre pour suivre Corentin. Il essaie de voleter au-dessus de lui, mais il maîtrise encore mal les mouvements de ses ailes et tombe souvent. Il rebondit alors sur le sol et repart aussitôt pour retomber encore, encore et encore. Si vous pouviez le voir à présent : accroupi sur le tapis, ses grandes ailes éparses autour de lui, ses petites mains masquant ses yeux et hochant la tête désespérément : « Mon Dieu, je n’y arriverai jamais : c’est trop dur !»

 

« Si tu ne peux voler, Séraphin, marche ! Chaque chose en son temps petit ange ; chaque chose à son heure. Sois patient et concentre-toi sur l’essentiel. » dit doucement mais fermement la belle voix qui toujours réconforte Séraphin quand il doute. L’angelot sait bien que l’archange Gabriel n’est jamais très loin de lui. Il a tant besoin d’apprendre encore ! Il a si peur de faillir à son devoir !

Dans un soupir, Séraphin se redresse, époussette ses ailes, les défroisse et tournant la tête vers la porte, s’aperçoit avec consternation que Corentin n’est plus là. Le petit cœur de l’angelot fait des bonds dans sa poitrine et quand un cœur d’ange fait des bonds ce n’est pas bon signe, pas bon signe du tout !

 

De son côté, Corentin continue son chemin à quatre pattes dans le couloir guidé par la voix de Maman. Le Bambin est maintenant devant la porte de la cuisine. Il est assis et observe avec la plus grande attention une chose brillante au fond de la pièce. « Mais qu’est-ce donc que cette chose ?  », se dit-il en fixant la casserole. Un instant il hésite entre poursuivre son chemin pour retrouver Maman ou aller voir de plus près cet objet étrange. Mais la tentation est trop grande et Corentin est un petit garçon très curieux.

 

Qu’il est beau cet objet qui brille ! Et qu’il est haut ! Si haut que Corentin doit prendre appui sur la cuisinière pour se redresser et mieux le voir. Ce n’est pas encore assez et Corentin se hisse sur la pointe de ses petits pieds pour être encore plus près. « Encore un effort, et je pourrais toucher cette belle chose », se dit-il tout en tendant le bras pour en attraper le manche.

Au milieu de la cuisine, Séraphin est pétrifié. Il a compris le danger, mais ne sait que faire pour éviter que Corentin ne soit brûlé par la casserole d’eau bouillante. Il frissonne de peur. Tout se mélange dans sa petite tête. Il lui faut aller très vite maintenant. C’est une question de seconde. Atchoum ! Séraphin éternue. Atchoum ! Séraphin éternue encore. Et encore. Et encore. Séraphin n’arrête pas d’éternuer. C’est que notre angelot a pris froid tout à l’heure à rêver le nez collé à la fenêtre du salon.

 

Les éternuements répétés de Séraphin provoquent un infime courant d’air, juste assez pour déstabiliser Corentin dont les jambes ne sont guère solides encore. Celui-ci lâche prise et retombe brutalement sur le carrelage de la cuisine. De surprise, le bambin hurle puis finit par pleurer vexé de n’être pas parvenu à attraper la casserole. Aussitôt Maman accourt et d’un coup d’œil comprend en tremblant que le pire aurait pu se produire. « Merci, mon Dieu » : pense t-elle en consolant son Corentin tout penaud. Quant à Séraphin, qui vient de découvrir le pouvoir caché des éternuements d’ange, il a repris son poste d’observation, là-bas, dans le salon.

 

 


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